1. |
Les Chants de Mnemosyne
07:09
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Souviens-toi, Ô Sibylle, des larmes que versa l’apostat
A jamais perdu
Souviens-toi, Ô Diane, de tes clairières, de tes bois
Ils ne repousseront plus.
Entends l’être abhorré
Respire son souffle vicié
Accueille l’apostasie
L’entropie pour égérie
Souviens-toi des fleurs sur la tombe des anciens
Elles ne fleuriront plus
Souviens-toi des astres célestes souverains
Ils ne brilleront plus
Souviens-toi des femmes dans la fraîcheur du matin
Elles ne chanteront plus
Souviens-toi du nectar, de la bière et du vin
Ils ne t’enivreront plus
Il me semble qu’une ombre funeste
S’épanche sur l’horizon telle la peste
Et exsude une humeur atrabilaire
Obscurcissant notre éon de poussière
Souviens-toi de cette abomination
L’hystérie d’un avorton
Souviens-toi de cette sinistre catin
L’abjecte engeance de Constantin.
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2. |
Intersigne
06:09
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Le souffle de la nuit m’ensorcelle
Le tombeau m’attend, il est avide
Avidité du malandrin pour l’escarcelle
Emanant une puissante odeur putride
Claustré par une admiration fallacieuse
Montent en moi moult désirs chimériques :
Le visage de cette femme gracieuse
Sa beauté, étrange et cynique
Elle vomit ses lascives oraisons
Détruisant la fierté de ma raison
Et je vacille, anéanti
Esclave d’un hédonisme interdit
J’hésite à la promesse amère
D’une béatitude éphémère
Soudain, le hurlement dolent
D’un esprit agonisant
Lacère le mutisme pesant
D’un sordide appel au néant
Et je vacille, anéanti
Esclave d’un hédonisme interdit
J’hésite à la promesse amère
D’une béatitude éphémère
Le chagrin se fait l’autocratie
De mon âme inhumée sous les strates
D’une abjecte réalité écrasante
Dans une irréalité onirique
La femme se redresse sur son lit
Sortant d’une longue catalepsie
Dans un morbide rictus pathétique
Elle me dévisage gravement
Incarnation d’un souvenir dément
La main tremblante tendue vers moi
Hurlant de son inaudible voix
Voulant la rejoindre de tout mon être
Je m’approche du béant cercueil narquois
Et sans hésitation j’y pénètre
Replaçant fatalement la dalle derrière moi.
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3. |
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Le ciel vacilla, telle une ombre mourante
En cette heure où l’apex dévoile âprement
L’évanescence des âges, de leur réalité tremblante
D’une apparation soudaine : le prodrome au néant
(Ô toi seigneur de l’entropie)
J’entends ta persistante antienne
Inspirant la thrène de l’anachorète
Diatribe de l’espérance vaine
Disparition d’un espoir obsolète
Vulnerat Omnes, Ultima Necat
Et voilà que les âges anciens rattrapent le présent,
J’aperçois son apparition diaphane
Qui inhale héroïquement la fragrance du temps
S’étend, radieuse et se fane
Le néant sans le glas céleste sans emphase
Elles se coulent au travers de moi
Telles les larmes d’une nymphe en émoi
Se répandant dans la poussière
Et drainent mon espoir éphémère
Chacune d’elles se ruant sur moi
Se plongent dans ma chair et mon être
Leurs morsures fétides semblent être
Les traits échappés de ton sinistre carquois
(Ô toi seigneur de l’entropie)
J’entends ta persistante antienne
Inspirant la thrène de l’anachorète
Diatribe de l’espérance vaine
Disparition d’un espoir obsolète
Alors que le ciel exsude l’entropie
Les sorcières surgissent de l’oubli
Et dévorent les entrailles de l’égérie
La sinistre suffusion du temps
Annonce le règne du néant
Le présent se meurt
La blancheur des âges anciens
Comblent le vacuum marmoréen
Le passé demeure
Le néant sonne le glas céleste sans emphase
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4. |
La Mesnie Hellequin
08:26
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« Je peux te voir, me dit-elle, chevauchant les nues
Je guette ton ombre à l’orée des guerres
J’ourdis ce conflit, espérant ta venue
Accorde-moi, Ô mon roi, tes secrets délétères
Je t’imagine déjà errante
Perdue au sein des ruines albâtres
Je te devine, silhouette mourante
Ton sang se répandant dans l’âtre
Je ne regretterais jamais aucune lueur
Je m’offre à toi, Ô grand veneur »
J’aimerais tant la voir danser parmi mes spectres
Animée, à mon étreinte, de spasmes éternels
J’aimerais tant l’entendre gémir sur mon sceptre,
Me repaître, affamé, de ses pulsions charnelles
« C’est sur mes montures décharnées
Que tu jouiras comme une damnée
C’est dans les entrailles de la douleur
Que resplendira ton visage moiré »
Et elle pénètre en ma noire blessure
Arborant son dégoût, sinistre parure
Elle caresse en hurlant mon visage impur
Hypnotisée et bercée par mes injures
Ne pouvant accepter pareille souillure
Engloutie par l’angoisse, son âme se fissure
Son corps se couvre d’effroyables marbrures
Et vole en éclat son exquise dorure.
Je la laisse s’abreuver à mon escarre fumant
Tandis que je l’admire d’un regard vacillant
L’espoir quitte sin corps, implacable torrent
Apeuré, son œil incarnat se meurt tristement
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5. |
Ave Tenebrae
08:08
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L’éphèbe agonise sur sa croix
Ravalant son dernier soupir
Et le soleil, bouleversé en émoi
Vacille faiblement dans un ciel de saphir
La ténèbre étend ses ailes sur nos têtes
Révélant sa beauté délétère
Alors qu’elle emporte le Christ dan ses serres
L’avatar du mensonge a trépassé
Le tétragramme s’est effondré :
Hé, Vaw, Hé, Yod, Ave Tenebrae
Ô toi, Seigneur fantoche, sinistre dieu illusoire
Je rejette tes lois
Un jour viendra où toi aussi tu iras
Rejoindre ton fils sur la croix
Prônons la liberté impie
Que notre credo soit l’hérésie
En une orgie de blasphèmes
Célébrons l’anathème
Et si mon âme était condamnée
Et si la Géhenne m’était contée
Je n’aurais pour seul et unique regret
Que de savoir que tu incarnes tout ce que je hais
Le sinistre bâtard de Nazareth
Conçu par l’adultère
Brame sa douleur salutaire
Le sang suintant sur sa tête
Que ton nom soit damné
Que ton apostasie soit faite
En enfer comme sur la terre
Notre pardon ne te sera jamais accordé
A toi qui nous a offensé
In Nomine Tenebrae
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6. |
Lethal Secrets
09:28
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Lost into the cold deepness of this tearful mist
He’s looking for a lost wisdom from ancient ones
When he discovered the betrayal of the abhorrent mistress
He cursed his ancestors for their poisonous legacy
Breath of the fear
Dreadful emptiness of the absolute knowledge
Lost into a dark age of sadness
When oblivion reigns over the kingdom
The deleterious quest leads the legion
To the gates of the obsidian fields
He’s feeling the land’s disgrace
He’s feeling the land’s pain
He’s hearing the agonizing scream of the dying earth
Surrounded by the circle of disincarnated faces
He’s waiting for the shapeless incarnation
Forbidden landscapes for the human brain
Dreadful emptness of the absolute knowledge
Blinded by the bliss, he can’t discern the arrival
Of the ethereal betrayer’s son
Forged in pieces of madness
He comes to complete the circle
With Tears of his brotherhood
Blood of the mistress falls on the dust
His implacable summoning resounds in the cosmos
The guest of tenebrae inflects his song
In a powerful call to the avatar
Sovereign desires for the last revelation
Dreadful emptiness of the absolute knowledge
When miasmas of knowledge creep into his gazed brain
When he manages to appreciate the revelation in all its majesty
The sky and the earth are slowly put in the shade
The procession of sneering faces disappears
Their voices fade like a dying song
Confined by the horror, only his thoughts survive
He is alone, eternally drowned in an ocean of nothingness
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7. |
Exorde à l'Oubli
06:35
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J’entends avec effroi l’appel des mânes
Le murmure anonyme du pilier des crânes
Dépossédée de son sens, la beauté se fane
Ses contours graciles s’orlent d’une lueur diaphane
Forgé dans l’athanor
De sang et d’ichor
Brisé par l’ignorance
Condamnée à l’errance
Perclus par l’horreur du néant
Suffoqué par son pouvoir pesant
La gaste écarlate me réclame
La vacuité terrasse mon âme
Avant que je ne sois englouti
Dans les profondes eaux du léthé
Avant de me vautrer dans l’oubli
Avant que le glas n’ait sonné
Je scelle à jamais le tombeau des regrets
De me perdre dans l’ineffable étreinte de la divine astrée
De voyager à travers l’éther en quête de l’Empyrée
De caresser tendrement le sein de la terre évhémérisée
De berner la fatalité et d’ourdir ma destinée
De jouir dans les entrailles interdites des savoirs condamnés
De contempler avec dégoût la fin de cet éon gâché
D’entendre le chant d’agonie de la légion du crucifié
D’apercevoir les corps décharnés de ses esclaves mutilés.
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Ave Tenebrae IDF, France
Ave Tenebrae was founded by Julien Hovelaque (ex-Maleficentia) in 1998. After two Demos in 1999 and 2000, the band came back with a third one entitled "Aux Portes de l'Empyrée". Ave Tenebrae released its first album "Les Chants de Mnémosyne" in 2013 and is currently working on a second effort. ... more
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